LIVRE : « VERS LA DEUXIEME INDEPENDANCE DU CONGO » DE C. BRAECKMAN
Nous étions près de soixante, dont une dizaine de nègres et négresses pour assister à la présentation du dernier livre de notre consœur, Colette Braeckman du journal belge Le Soir.
Lieu : Librairie Tropisme, 11, Galerie des Princes.1000 BRUXELLES
Jour et heure, jeudi 7 mai 2009, 19h15.
L’entretien est dirigée par la journaliste Myriam Goorts et l’écrivain Alain Berenboom. Des questions classiques sur le contenu de son ouvrage. Aussi, des questions débordant du contenu... Sur l’actualité du Congo. Tout y passe donc, Les élections appuyées par la « communauté internationale », les relations avec l’encombrant voisin rwandais, les contrats chinois, les prétentions de la Belgique sur le Congo…
C’est lors de l’intervention du public que systématiquement des sons discordants se font entendre :
- Du temps de Mobutu, beaucoup de Congolais ont été de fervents lecteurs de Colette Braeckman. Et aujourd’hui ?
- Approche visiblement dirigée, presque pour justifier une thèse : « tout ce qui s’est passé au Congo pour l’avènement de Kabila est bon ». ce qui poussera un intervenant congolais à dire : « madame, vous êtes devenue militante kabiliste, ça n’engage que moi… »
- Fiabilité et inattaquabilité des sources. L’ancien représentant du parti Congo-Pax de madame N’landu rappellera, une info publiée sur « le soir en ligne » puis vite enlevée, l’annonce de la mort de Nkundabatware. Colette Braeckman dira qu’elle n’était pas la source de l’info.
- Un angle de vue qui n’est peut-être pas celui des Congolais. A cet effet, nous lui aurons suggéré ce proverbe bien de chez nous : « Quand le petit d’une chèvre regarde la chèvre, elle voit sa mère, quand le lion regarde la chèvre, il voit un gibier » La charge émotionnelle chez les Congolais du mot « indépendance » repris dans le titre, a-t-elle été prise en compte en connaissance de cause, pour que ce qui se passe aujourd’hui au Congo soit considéré par les Congolais comme étant une « deuxième » indépendance ?
- Faut-il rappeler certains propos de réelle colère qui ont pu paraître pour des non-congolais comme des propos agressifs ? Face à l’indifférence de l’occident devant la mort de millions de congolais depuis l’agression rwandaise, quel Congolais serait tout sourire ? Une phrase d’un intervenant plus qu’éloquente : « Le peuple congolais est considéré moins qu’un chat en occident… Les gens ont de la compassion ici s’ils trouvent un chien malade, pas pour les Congolais. Plus de cinq millions de personnes qui sont mortes à cause de cette guerre, nous n’avons pas vu la sympathie du monde pour venir panser nos plaies. Ici en Belgique, on légitime le droit des victimes. Mais les Congolais ne sont pas considérés comme des victimes… »
Un autre point sur lequel Colette Braeckman et les Congolais divergeront, c’est la légitimité de Kabila. « Soixante à soixante-dix millions de congolais, 25 millions recensés, 16 millions partis –voter-, neuf millions ayant choisi Kabila… Combien laissés au bord de la route ? »
Et pour ne pas arranger les choses, l’actualité au Congo apporte son pied de nez : l’abbé Malu Malu qui fut l’artisan tant vanté du processus électoral congolais est entré aujourd’hui dans l’illégalité totale en ressuscitant cavalièrement la CEI, une institution de la transition dont l’existence a pourtant été supprimée par l’actuelle constitution. Souci de parachever une (basse?)besogne déjà amorcée? Ici en Belgique, le gouvernement Leterme est tombé pour bien moins que ça.
Si la technique nous le permet, nous mettrons en ligne quelques extraits vidéo de la soirée: les interventions des Congolais d’une part, et les réponses de Colette Braeckman de l’autre.Lu pour vous,
Rangot Tsasa
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