Friday, 8 May 2009

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Isangi: Pour les débrouilards, pas de retraite!

7 mai 2009 par Boyomais, Leki ya Kisangani Lu 74 fois Un commentaire

Une vendeuse de pots en argile dans une rue d'Isangi, province orientale

Située à l’ouest de la ville de Kisangani, la cité d’Isangi n’est pas épargnée par la crise multiforme que connaît le Congo. Ici, le fameux « Débrouillez-vous » de l’article 15 Zaïrois s’applique à tout le monde. Hommes ou femmes, jeunes ou vieux, un même mot d’ordre pour tous : se débrouiller pour survivre.

Malgré le poids de l’âge sur ses épaules, Tata Zabibu, née probablement née autour des années 1925 ne ménage aucun effort pour nourrir sa grande famille. Fabriquer des marmites avec de l’argile est le seul héritage que sa mère lui a légué. « Ce métier est un patrimoine familial. Nous le tenons de nos aïeux », confie-t-elle, avant de jeter de la salive sur le sol en guise de gratitude envers ses ancêtres.

« Pour fabriquer mes marmites, j’ai besoin d’argile que je mélange avec du sable. Pas besoin de chercher la main d’œuvre ailleurs, mes petits-fils travaillent avec moi. » Deux fois par mois, elle parcourt environ 5 km pour aller à la recherche de sa matière première.

La concurrence des marmites importées n’arrange pas le business de la vieille femme. « A l’époque de mes parents, les marmites en argile n’avaient pas de concurrence sur le marché. Mais, aujourd’hui, ce n’est plus le cas. La modernité et les blancs bousculent nos traditions. Très peu de gens sollicitent encore nos poteries » se plaint-t-elle.

Les difficultés du quotidien et le poids de l’âge ne font pourtant pas fléchir Tata Zabibu, chevronnée de la débrouille qui transmet son savoir-faire à sa descendance. Les promesses politiques augurant des jours meilleurs, elle n’y croit pas du tout. A son âge, elle en a sans doute entendu plusieurs sans voir de concrétisation.

Rangot Tsasa

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