Friday 8 May 2009

RDC: Les archives qui parlent

: www.ucdp-info.com/presses_ngbanda_malade.htm. On nous endort avec tout ceci.

Dans son « ultime combat » contre Joseph Kabila, Ngbanda gaspille ses dernières cartouches!

La coïncidence n’a rien de fortuit : c’est, en effet, au moment où les bruits sur l’assassinat de Joseph Kabila en provenance de l’extérieur envahissent la capitale que soudain la rue kinoise est agitée avec la dernière communication d’Honoré Ngbanda mise sur Internet et distribuée en photocopie par les « petits revendeurs ». Le texte nous est parvenu. A l’issue de sa lecture, tout analyste avisé se pose la même question : pourquoi avoir choisi l’après-élection ? La seule explication qui tienne la route est qu’Honoré Ngbanda sait qu’il va devoir attendre jusqu’en 2011 pour espérer revenir au pays alors qu’il misait sur Jean-Pierre Bemba à cet effet. Il sait que si Kabila réussit un doublé, il devra attendre peut-être 2016. Or, il en est à sa dixième année d’exil et il risque d’y passer au minimum 15 ans, au maximum 20 ! S’étant trop attaqué aux décideurs occidentaux qui l’hébergent, c’est donc un homme aux abois qui vient de gaspiller ses dernières cartouches et qui est prêt à tout…
La communication a deux titres dont on ne sait finalement lequel est le bon. Le premier est : « Origines cachées et accession sanglante au sommet du pouvoir Joseph Kabila ». Le second, en capital, « DES ORIGINES CACHEES DU SPHINX A SON ACCESSION SANGLANTE AU SOMMET DU POUVOIR ». C’est à croire que l’auteur s’est révélé incapable de se déterminer. D’un.
De deux, elle n’a pas de date ! Elle commence par les deux titres et se termine par cette signature : « Pour le Bureau du Comité national de l’APARECO. Honoré NGBANDA NZAMBO KO ATUMBA. Président national ».
Cependant, elle est récente parce qu’on découvre, dans les « Conclusions », l’extrait ainsi libellé : « Aujourd’hui, les institutions de la jeune République (dont le parlement) sont menacées de blocage à cause du problème de l’identité des élus ! Plus de 150 élus nationaux s’avèrent être des étrangers ! » ; allusion faite à l’affaire « double nationalité » commencée avec l’information livrée à la Cei par le Ccu de Lambert Mende sur les candidats Mlc gouverneurs du Kasaï occidental et du Kasaï oriental, poursuivie par la motion dite José Makila et arrêtée avec le moratoire de trois mois convenu pour la mise en règle.
Au fait, et c’est ce qui traverse tout l’espace pris par les Conclusions, Honoré Ngbanda part du principe suivant : puisque n’étant pas congolais et puisque n’ayant pas l’âge requis ailleurs (il cite l’Egypte, la Côte d’Ivoire, l’Algérie et le Gabon qui l’ont fixé à 40 ans), Joseph Kabila ne peut pas accéder à la magistrature suprême en RDC ; la Constitution réservant, en effet, ce poste aux seuls Congolais de père et de mère.
En clair, l’élection de Kabila Président de la République est, à ses yeux, un acte anticonstitutionnel et doit être considéré comme tel. En clair encore : la lutte pour le départ de Kabila continue.
Ceux qui pensent trouver dans cette communication d’éléments nouveaux sur les origines réelles du chef de l’Etat en ont plutôt pour le compte.
En effet, Honoré Ngbanda persiste et signe : Joseph Kabila s’appelle en réalité Joseph Kanambe ; il est le fils de Christopher Kanambe et de Marcelline Mukambuje ; James Kabarebe est son oncle. Pour combattre Habyarimana au Rwanda, Christopher s’était lié d’amitiés avec Laurent-Désiré Kabila qui, lui, combattait Mobutu au Congo. A sa mort, Kabila a adopté son fils après en avoir épousé la mère. C’est tout !
Qui sont les parents de Christopher Kanambe et de Marcelline Mukambuje, c’est-à-dire les grands parents de Joseph Kanambe ? Silence. Quel est le lieu de naissance de Joseph Kanambe ? Silence. Qui sont les frères et sœurs, les cousins et les cousines, les neveux et nièces des parents de Joseph Kanambe ? Silence. De quelle colline sont-ils ? Silence. Qui avaient-ils fréquenté assidûment comme connaissances ? Silence. Et qui peuvent apporter des témoignages crédibles sur la filiation ou la paternité ? Silence. Ou plutôt, comme pour éluder la question, il prévient dans sa communication qu’«Il est évident que pour des raisons de sécurité de ces personnes, nous avons tenu à garder leurs identités secrètes… » !
C’est tout de même curieux que dans cette Afrique où la notion de la famille élargie est sacrée, personne ne se réclame de Christopher, ni de Marcelline !
Or, Joseph Kabila, fils Kabila et Sifa, a lui une identité. Ses parents sont connus, ses grands parents de même. Ses frères et sœurs, ses oncles et tantes, ses cousins et cousines, ses neveux et nièces, ses camarades sont-là, en chair et en os.
Parmi ses frères, miracle, il y a même Zoé Kabila, son sosie.
Fait d’ailleurs curieux : Ngbanda, qui cite Joséphine, Cécile, Masengo, Gloria, Kiki et Maguy comme étant les enfants que M’Zee a eus avec Mme Sifa, et qui présente Jenny et Joseph en progéniture de Kanambe et Mukambuje, ne dit mot de Zoé. Pourtant, en raison de sa forte ressemblance avec le chef de l’Etat, Zoé devrait être l’enfant de ce couple ! Il se fait seulement que Zoé est le fils de L-D. Kabila avec Mme Sifa.
En ne parvenant pas, sept ans durant et en dépit d’intenses recherches dont il se vante, à déceler l’énigme Joseph et Zoé, Honoré Ngbanda trahit en réalité son embarras d’admettre qu’il s’était simplement trompé au départ. Se tromper est tout, sauf un péché ou un crime. L’erreur étant humaine, c’est le fait d’y persister qui devient péché ou crime.

Il vole bas !

Devrait-on s’étonner de la dernière production ? Nullement, car il fallait absolument que Ngbanda en arrive là où il en est; le travail de sape ayant commencé au lendemain même de l’accession de Joseph Kabila à la magistrature suprême en janvier 2001.
C’est ainsi que dans sa communication, il agit plus en romancier de fiction qu’en chercheur véritable. Le résultat, on s’en doute, est des plus catastrophiques. A preuve, il est comme fasciné par « cerveau » de Paul Kagame, l’homme qui a conçu le plan de déstabilisation de la RDC et qui, pour ce faire, a formé un agent double en la personne de Joseph Kabila, le jeune homme de 25 ans ayant, selon ses termes, peu étudié et qui exerçait des petits boulots en Tanzanie !
Il reconnaît, en plus, qu’une puissante alliance politico-mafieuse a trouvé dans ce jeune homme un « pion stratégique » pour déstabiliser le Congo et piller les ressources naturelles congolaises. C’est écrit noir sur blanc…
Et il poursuit : c’est à Kigali que Kagame ayant douté de la capacité de L-D Kabila de conduire la guerre, James Kabarebe a présenté à M’Zee Joseph Kabila, du reste son fils adoptif. Or, les chercheurs belge Kennes et congolais N’ge rapportent le témoignage selon lequel c’est Laurent-Désiré Kabila en personne qui avait amené son fils à Kigali en 1995 où ils devraient négocier les conditions de la guerre de libération du Zaïre.
Ngbanda ne s’arrête pas-là. Il prétend que c’est à la chute de Kisangani en mars 1997 que L-D. Kabila avait présenté Joseph Kabila comme étant son collaborateur et que c’est à la chute de Lubumbashi en avril de la même année que Paul Kagame l’avait obligé de le présenter cette fois comme étant son fils !
Mais là où Ngbanda vole bas, c’est lorsqu’il cherche à faire croire à l’opinion que même après qu’il se soit brouillé avec les Rwandais, L-D. Kabila - qui savait Joseph Kabila Rwandais au service de Paul Kagame - a continué à ressentir la fibre paternelle à l’égard du fils adoptif!
La défaite qui mène au suicide
D’autres perles du genre s’égrènent au fil de la lecture de la communication au point où l’on vient à se poser justement la question de savoir pourquoi l’auteur a-t-il choisi précisément l’après-élection pour une attaque qui n’a que peut de chance de porter. Sauf, bien entendu, agenda caché.
Une chose est déjà vraie, et Talisma Nasreen l’a toujours dit : l’assassinat de la personnalité est l’une des tactiques avec lesquelles on prépare l’assassinat politique.
Mobutu avait longtemps subi l’assassinat de la personnalité comme pour justifier son assassinat politique. Dans son livre « Ainsi sonne le glas ! Les derniers jours du maréchal », Honoré Ngbanda lui-même décrit comment le général Nzimbi avait fomenté l’abattage de l’avion présidentiel sur l’aéroport de N’Djili alors que le maréchal quittait définitivement Kinshasa pour Gbadolite et comment, à Gbadolite, la veille du départ de Mobutu pour Lomé, les éléments de la Dsp et de la Gaci avaient tiré sur le même avion !
L-D. Kabila avait subi l’assassinat de la personnalité avant d’être abattu dans sa résidence.
La coïncidence entre les rumeurs de l’assassinat de Joseph Kabila et la mise en ligne de la dernière communication de Ngbanda peut ne pas être fortuite, surtout quand on sait que Bundu dia Kongo, qui a des accointances avec le Mlc, le parti ayant fait sienne la doctrine de congolité chère à Ngbanda, s’est récemment soulevé contre l’autorité et l’ordre établis, si bien qu’il y a eu une centaine de morts.
Moralité : c’est parce que cette communication est trop légère autant dans la narration des faits que dans la définition des objectifs que la trompette enfourchée pour annoncer sa présence sur Internet appelle vigilance. Car, c’est généralement quand on n’a plus rien à gagner que l’on devient dangereux.
Après avoir gaspillé ses dernières cartouches, Honoré Ngbanda n’a plus rien à perdre ; il est donc prêt à jouer son va-tout.
Les dernières phrases de sa communication (appel fait aux peuples du monde entier et non aux puissances établies pour aider le Congo à faire partir Joseph Kabila de la magistrature suprême), sentent la défaite qui mène justement à cet acte de désespoir.

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