au mois de juin : Joseph Kabila recherche 15 collaborateurs efficaces !
Kinshasa, 16/05/2009 / PolitiqueDepuis le temps que se propage la rumeur sur un profond réaménagement de l’appareil du pouvoir auquel s’apprête à procéder le président de la République, l’air se révèle de plus en plus irrespirable au sein du landerneau politique. L’atmosphère risque de virer carrément à l’étouffement à présent que le chef de l’Etat vient de préciser, à la faveur d’une interview au journal belge « Le Soir », son intention de faire bouger les signes dans les différentes structures qui participent à la gestion du pays.
Ce sera donc en juin prochain que Joseph Kabila dévoilera son plan de bataille pour le parcours restant de son quinquennat, à travers la mise en place de l’équipe de choc à la composition de laquelle il a dit continuer de réfléchir.
15 personnes engagées
A en juger par le ton qui perce à travers cette interview, il apparaît que le président de la République ait atteint aujourd’hui le point de non-retour au regard des promesses électorales et du cheminement de son programme dans un contexte pour le moins délicat que ni lui ni personne d’autre à l’époque ne pouvait imaginer. D’où cette sorte de désenchantement en reconnaissant que le chemin à faire est encore 1ong tout en le tempérant par une pointe d’assurance que « l’essentiel est d’avoir commencé ».
De cette perception de la situation qui, si elle n’incite pas à l’euphorie, ne saurait pas non plus conduire à l’abattement, Joseph Kabila dégage un formidable challenge qui exige la combinaison d’une vigoureuse prise de conscience collective et une forte concentration d’engagement dans le chef des hommes et des femmes sur lesquels repose la responsabilité d’aider le chef de l’Etat à l’accomplissement du vaste dessein qu’il rappelle avoir conçu pour le pays, à savoir « la paix, la réconciliation et le développement ».
Or, à cet égard, le président de la République donne à conclure que bien peu de ceux qu’il a choisis pour oeuvrer à ses côtés aussi bien dans son cabinet et à l’Exécutif que dans les instances de la coalition qui le soutient pourraient se prévaloir d’avoir mérité de sa confiance.
Aussi retire-t-on l’impression que Joseph Kabila traîne comme un boulet cette insatisfaction du travail accompli par bon nombre de ses collaborateurs, et cette frustration de ne pouvoir réellement jurer que sur la portion congrue du large éventail du personnel politique.
Si bien que cette insistance sur la nécessité pour lui de disposer d’un minimum de 15 personnes dûment déterminées pour l’épauler dans son immense tâche apparaît désormais comme une véritable obsession qui ne laisse place à aucun doute sur sa « rage » de secouer le cocotier, exercice qui ne manquera sûrement pas de réserver quelques surprises de taille.
En effet, Lorsqu’une première fois dans une interview au « New York Times », il avait indiqué n’avoir pas encore trouvé ces 15 « croisés » qu’il estime devoir lui suffire pour « transformer » le pays, pour bon nombre d’observateurs, le chef de l’Etat avait certainement force le trait. Eh bien non, Joseph Kabila était bien en phase avec ses propos. A preuve, cette deuxième interview, cette fois-ci au journal belge « Le Soir », au cours de laquelle il a enfoncé le clou: la sélection « in petto » des 15 valeurs sûres dont il a besoin se poursuit.
Qui seront-elles ?
Deux indications puisées dans l’interview livrent la clé de l’idée que le président de la République se fait des 15 personnalités hors du commun qu’il s’efforce de dénicher parmi la multitude qui hante les allées du kabilisme. Première évidence à mettre en relief: la pratique des hommes ne s’improvise pas. Elle s’exerce à travers une minutieuse observation qui s’affine au fil du temps.
Deuxième évidence qui saute aux yeux: la connaissance d’un individu ne résulte pas d’une rencontre furtive. Elle procède de contacts permanents ou suivis grâce auxquels se révèle au bout du compte la personnalité de l’autre.
Ceci revient à considérer que le critère déterminant qui va guider le chef de l’Etat dans le choix des 15 « supermen » repose essentiellement sur « la bonne connaissance de la personne » au terme d’une période raisonnable d’observation portant en l’occurrence sur les capacités de travail et l’intégrité morale de celle-ci.
En clair, le président de la République n’est pas à la recherche « d’oiseaux rares » qui descendraient d’on ne sait quelle planète. Il est seulement en train de se livrer à une revue des effectifs parmi ceux et celles qu’il connaît pour les avoir déjà vus à l’oeuvre ici et là, avant de procéder par élimination pour n’en retenir que 15 qu’il aura vraiment jugés dignes de faire partie du club restreint des « hommes du Président ».
Où seront-elles placées ?
En suivant attentivement, sur le sujet, les deux interviews accordées par le président de la République à un mois d’intervalle respectivement au « New York Times » et au « Soir », l’on se rend compte que ce qui désole Joseph Kabila n’est pas tant l’étendue du champ pour déplorer l’insuffisance d’ouvriers, mais essentiellement la pénurie d’ouvriers qualifiés au regard de la nature des produits à cultiver.
La qualité plutôt que le nombre, ainsi pourrait-on résumer à cet égard la quête du chef de l’Etat. Et ce, en fonction des exigences liées aux défis à relever pour mener à bonne fin les 5 chantiers de la République, exigences au nombre desquelles la bonne gouvernance et la tolérance zéro en mature d’impunité occupent une place prépondérante.
D’où la formule que l’on peut prêter à Joseph Kabila sans trahir sa pensée : « l’homme qu’il faut à la bonne place », autrement dit à titre illustratif, si le ministère de la Santé est bien la place qu’il faut pour un médecin en raison de la comptabilité des compétences, ce n’est pas forcement la bonne place pour un médecin dès lorsque ce dernier révélerait dans son comportement des penchants indignes non seulement du médecin qu’il est, mais aussi de l’homme d’Etat qu’il est censé être.
Bref, au-delà de la symbolique du chiffre 15, ce sont des hommes et des femmes qu’il aura personnellement pistés depuis quelque temps, compétents bien sûr, travailleurs. « 24 heures sur 24 », soucieux du bien-être de la population à l’instar du président lui-même – « Je ne veux exécuter que la volonté de notre population », a-t-il martelé dans l’interview –, et imperméables à la corruption que Joseph Kabila s’apprête à placer au bon endroit, c’est-à-dire là ou en toute confiance il les juge aptes à donner le meilleur d’eux-mêmes.
Il est à espérer que cette sélection qui s’annonce particulièrement rigoureuse offrira au peuple congolais une brochette de gestionnaires de la respublica d’un type nouveau pour véritablement incarner dans leur agir le renouveau attendu de la RDC.
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