LE COMITE DE SOUTIEN A.E.P. : une vraie fausse bonne idée
Par : Sonh Ignace MAFOUMBI / Mabiala NDONGUI / Télesphore MBADINGA
Un comité de soutien initié, animé, et composé essentiellement des cadres d’un parti afin de promouvoir la campagne électorale d’un candidat désigné par le même parti est une aberration.
Né au lendemain de la désignation controversée de A.E.P. comme candidat de l’UPADS à l’élection présidentielle, ce comité de soutien est l’œuvre d’un petit groupe de cadres du parti vivant en France et qui ont, la particularité pour certains de devoir leur ascension dans le parti à A.E.P. Nouvellement arrivé dans le Parti, A.E.P. avait réussi à se tailler la part du lion, en plaçant ses amis et sympathisants, au sein des deux instances majeures du parti que sont : le Conseil National et le Bureau Politique. Du coup, certains camarades, au départ simples sympathisants de l’UPADS, se sont vus propulsés membres du Bureau Politique à l’issue du congrès auquel ils n’ont même pas participé. Ce coup de génie de AEP en disait déjà long sur ses véritables intentions au sein de l’UPADS.
Ainsi, pour remercier, ou comme pour renvoyer l’ascenseur à leur mentor, certains camarades pas des moindres (dont certains membres du bureau de la Coordination UPADS France) se sont fourvoyés dans cette démarche purement politicienne qui n’a pour objectif que d’essayer d’imposer, de légitimer une participation du candidat désigné à l’élection présidentielle de juillet 2009, sans conditions ; foulant ainsi aux pieds les recommandations de l’instance qui l’a propulsé candidat du parti.
D'ailleurs l’article 2 des statuts de cette organisation stipule que "Cette association a pour objet de promouvoir, soutenir et faire aboutir cette candidature’’ (à l’élection présidentielle, bien évidemment). J’ajouterais coûte que coûte.
Il est à noter qu’à la date d’aujourd’hui, il n’existe nulle part au Congo (théâtre des opérations de vote) de comité de soutien A.E.P.
En réalité, dans l’histoire des Partis Politiques et des élections à travers le monde, les comités de soutien se sont toujours constitués en dehors des partis qui soutiennent les candidats. Car un candidat désigné par son parti est de facto porté par son parti, donc par la majorité des militants. Il n’est point utile de créer des structures « factices » à l’intérieur du parti au risque de brouiller le message. Cela est bien le cas aujourd’hui où le comité de soutien A.E.P. s’exprime en lieu et place du parti.
Dans des grandes démocraties, se sont : les artistes, les intellectuels, les comédiens… qui par exemple lors d’une élection présidentielle se constituent en comité pour soutenir tel ou tel candidat parce qu’il porte un projet politique proche de leurs préoccupations. Dans le cas d’une élection municipale, ce sont par exemple les commerçants, les artisans ébénistes d’une rue ou d’un quartier de la ville qui à travers un comité vont soutenir le candidat le mieux à même de répondre à leurs préoccupations.
Celui constitué par nos camarades du parti est tout simplement un outil au service du candidat A.E.P. pour l’aider à passer en force au sein d’un parti dont les règles sont systématiquement violés par son exécutif qui est aujourd’hui juge et parti parce que rangé aux côtés d'un clan.
En effet, plusieurs signes nous amènent à croire que le candidat A.E.P. avec la bénédiction de M.M. NGAMASSA et TSATY MABIALA (à eux deux parlent au nom de l’ensemble du parti) a estimé (comme le dit son slogan : C’EST LE MOMENT) que le moment est venu de prendre tout le monde de vitesse. Ainsi au niveau national M. SASSOU veut passer en force en restant sourd à la demande justifiée d’une réelle concertation ; de même le candidat A.E.P. veut passer en force en foulant aux pieds la procédure arrêtée par le parti qui l’a désigné et en inscrivant sa candidature en dehors de la démarche de rassemblement que propose le Front Uni de l’opposition.
Les propos ambigus de ces derniers jours (réunion du 06 mai 2009 à la Mairie de Brazzaville, le meeting du 16 mai 2009 à Paris) du Secrétaire Général de l’UPADS sur la question de la participation aux élections en disent long sur la stratégie secrète (plus pour longtemps) de certains dirigeants actuels du Parti.
Avons –nous oublié que notre participation effective à cette élection était soumise à l’obtention des conditions minimales de transparence et d’équité pendant le scrutin ?
Est-ce que le simulacre de concertation politique (boycotté par le Front Uni de l’opposition) organisée dernièrement par le pouvoir nous permet de dire que les conditions d’une élection libre et transparente sont réunies pour que nous entrions en campagne ?
Que cache donc cet empressement, cette démarche solitaire de l’UPADS et de son candidat ? alors qu’une démarche consensuelle serait la meilleure réponse à opposer au pouvoir de Brazzaville qui se prépare à réaliser un hold-up électoral parfait dans quelques jours.
L’UPADS serait-elle en train d’œuvrer pour l’implosion du Front Uni de l’opposition dont elle est signataire du mémorandum au profit d’une démarche égoïste dont l’issue ne fait aucun doute ? Si non, comment expliquer l’absence remarquée du candidat de l’UPADS à cette grande réunion du Front tenue à Paris ? En outre, que faisait le candidat A.E.P. (membre du Front à cette autre réunion organisée à BZV en simultané avec celle de Paris par M. Bonaventure MBAYA de l’opposition dite constructive. Cette réunion de Brazzaville s’est soldée par un communiqué affirmant leur volonté de participer sans conditions au scrutin présidentiel de juillet !
Confortés par ces nombreux éléments troublants énumérés ci-dessus, nous nous permettons de croire que ces comportements déplorables de certains de nos leaders, ont deux conséquences immédiates :
1.
L’implosion du Front Uni de l’opposition,
2.
L’aggravation des dissensions au sein du Parti en général et au sein de cette mouvance issue du congrès de 2006, en particulier.
Par ailleurs, en se basant sur le corps électoral de 2002 qui attribue (comme disait M. MIERASSA) plus de 500.000 électeurs fictifs de plus au pouvoir sur un ensemble de votants de près de 1.700.000 (véritable ‘’matelas électoral’’ dont le pouvoir n’hésitera pas d’en user au moment venu) ; quels seront les scores, à l’issue du premier tour, de cette cohorte des candidats dits de l’opposition à cette élection que le pouvoir s’obstine à organiser ?
Au regard des éléments précédents, nous lançons un vibrant appel aux militants de notre parti où qu’ils soient, de ne pas se laisser berner, abuser, mener par le bout du nez vers une destination inconnue par ceux là qui crient sans conviction que : "C’EST LE MOMENT" alors qu’ils n’ont pas suffisamment pesé sur le cours des événements (hier comme aujourd’hui) pour pouvoir inverser la tendance.
La gravité de la situation de notre pays nous amène à croire que seule une action d’ensemble peut mener à la réussite, pas autrement.
Nous Sommes le Congo !
Cessons d'Avoir Peur !
Pour un Etat de Droit au Congo !
"Chaque génération a le choix entre trahir ou accomplir sa mission"
Celui qui lutte peut gagner ! Celui qui ne lutte pas a déjà tout perdu !
Patrick Eric Mampouya
http://mampouya.over-blog.com/
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