Sunday 10 May 2009

Kinshasa: la ceinture de sécurité

Ceintures de sécurité made in Kinshasa

9 mai 2009 par Mira, Leki ya Kinshasa Lu 163 fois 6 commentaires

Ceinture de sécurité made in Congo

Rubans en caoutchouc, et même morceaux de pagnes… Il ne manque que le ruban de miss… L’essentiel c’est que quelque chose qui ressemble à une ceinture de sécurité traverse votre torse. Depuis un certain temps, les taximen de Kinshasa se voient obligés de recourir à des ceintures de sécurité faits maison pour tromper l’œil des policiers de roulage guettent et interpellent tous ceux qui ne respectent pas la règle.

Que risquent les contrevenants ? Ils s’exposent au paiement d’une amande forfaitaire, un bakchich s’il faut vraiment nommer explicitement la pratique. Pour les conducteurs c’est une question d’économies. La sécurité des passagers, ils s’en foutent éperdument.

Pourquoi n’y-a-t-il pas de ceintures de sécurité dans toutes les voitures me demanderez-vous. L’explication réside dans le fait que la majorité des taxis Kinois sont montés sur place, avec les moyens du bord. Un savant mélange entre des pièces originelles d’occasion et des matériaux de récupération. Ici, il n’est guère surprenant qu’une voiture de marque Mazda roule avec un moteur Renault, des amortisseurs Mercedes et des phares Toyota. L’essentiel c’est que ça roule.

Lorsque ces véhicules tropicalisés tombent en panne [ce qui arrive très souvent], les conducteurs détachent la ceinture originelle [parce que solide] et l’utilisent pour se faire remorquer. Le problème c’est qu’ils ne peuvent plus la remettre en place après usage, ce qui explique le remplacement de fortune effectué.

Il y a quelques jours, j’ai essayé de m’opposer à cette pratique dans un taxi. Le chauffeur et quelques passagers m’ont traité de tous les mots : « Tu es méchante, tu n’as qu’à acheter ta propre voiture, tu te prends pour qui ? Tu veux qu’il perde son argent… » Face à leur hostilité, j’ai opté pour descendre du taxi et en trouver un autre. Toutes ces personnes qui défendaient l’économie du taximan, oubliaient ou n’avaient juste pas conscience du risque auquel ils s’exposaient. Et dire que lorsque les accidents surviennent, ce sont les sorciers et les mauvais esprits qui sont tenus pour responsables.

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